
Quand j’ai repris la librairie, en novembre 2016, j’avais envie de la renommer. Je savais qu’il fallait que cela soit progressif, c’est chose faite. La dernière étape de ce changement viendra avec une nouvelle devanture, peut-être en 2020… Mais maintenant, c’est une autre histoire…
Ceci étant dit : je vais vous dire pourquoi Acacia !
L’Acacia est le titre du livre que j’ai sans doute le plus lu.
Claude Simon, prix Nobel de Littérature en 1985 l’a publié aux éditions de Minuit, en 1989. Je considère ce livre comme étant le plus simple pour rencontrer l’œuvre de cet auteur fabuleux, c’est un roman un peu plus linéaire que d’autres de ses ouvrages.
J’ai choisi : Librairie Acacia et non Librairie L’Acacia, car une autre librairie porte ce nom à Paris ; c’était bien vu : un jour, un petit éditeur parisien m’a annoncé, au téléphone, qu’un coursier pouvait m’amener l’ouvrage que je commandais dans la journée… Même si j’apprécie les quiproquos, je doute que nous aurions pu y trouver quelque bénéfice !
Le roman L’Acacia retrace la vie d’un jeune homme et celle de sa famille, mortellement touchées par les guerres qui ont marqué le 20ème siècle. Les fils narratifs s’entrecroisent pour ne finir par faire qu’un, à l’aube d’une renaissance au monde, par le biais de la littérature : de la lecture avant toute écriture.
Une fois n’est pas coutume, voici la fin du roman, sans rien divulgâcher…
« C’était le printemps maintenant. La fenêtre de la chambre était ouverte sur la nuit tiède. L’une des branches du grand acacia qui poussait dans le jardin touchait presque le mur, et il pouvait voir les plus proches rameaux éclairés par la lampe, avec leurs feuilles semblables à des plumes palpitant faiblement sur le fond de ténèbres, les folioles ovales tintées d’un vert cru par la lumière électrique remuant par moment comme des aigrettes, comme animées soudain d’un mouvement propre, comme si l’arbre tout entier se réveillait, s’ébrouait, se secouait, après quoi tout s’apaisait et elles reprenaient leur immobilité »
Sauvons des vies : restons chez nous.